À Puihardy, Sophie Pinson confectionne des marmites norvégiennes, qui permettent de cuire les aliments en limitant la consommation de gaz ou d’électricité.

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À Puihardy, petit village des Deux-Sèvres, Sophie Pinson confectionne des marmites norvégiennes : elles limitent la consommation d’énergie à la cuisson et préservent la saveur des ingrédients.

Vous ne connaissez pas la marmite norvégienne ? « Entre 3 et 4 % des gens savent ce que c’est », rassure Sophie Pinson, qui vient de créer son entreprise, à Puihardy, près de Coulonges-sur-l’Autize, sur ce marché « balbutiant ».

Le principe est assez simple : une enveloppe isolante dans laquelle on place la cocotte après l’avoir sortie du feu, lorsque l’ébullition a été atteinte. Le rembourrage va maintenir la chaleur et les aliments vont continuer à cuire. Beaucoup plus lentement bien sûr, mais sans consommer davantage de gaz ou d’électricité.

Exemple donné pour 500 grammes de pommes de terre : « 25 minutes en cuisson traditionnelle, contre dix minutes en utilisant la marmite norvégienne, puis 2 h 40 de repos. »

« On réduit le temps de cuisson de 40 à 75 % »

« On réduit le temps de cuisson de 40 à 75 % », explique Sophie Pinson, qui a découvert ce dispositif en 2021. Amatrice de couture, elle s’en est fabriqué une, « puis une deuxième pour mon fils ». C’est ce dernier, en lisant par hasard un article sur le sujet, qui lui a donné l’idée « d’aller plus loin ».

Laine de chanvre du Mellois

Il y a quelques semaines, cette ancienne commerciale spécialisée dans l’exportation, « j’ai vendu des pare-brise d’avions » sourit-elle, a donc monté sa petite entreprise, Massimae. Sous la marque Simma (de l’anglais simmer, mijoter), elle fabrique et commercialise les marmites norvégiennes de sa conception.

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Pour le rembourrage, Sophie Pinson a choisi de la laine de chanvre produite dans les Deux-Sèvres plutôt que des isolants synthétiques.
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Elle utilise une toile de coton solide et un rembourrage en laine de chanvre produite dans le Mellois. « Il faut compter 2 h à 2 h 30 de travail par pièce, quand on maîtrise le procédé. »

Précarité énergétique

Elle en a fabriqué une trentaine et commence à les vendre, même si le prix de vente, autour d’une centaine d’euros, demeure un frein, reconnaît-elle. « J’ai pris contact avec l’Esat de Fontenay-le-Comte pour envisager une fabrication en petite série, qui permettrait de baisser le prix. L’objectif ultime est de pouvoir la mettre à disposition de foyers en précarité énergétique. La recherche de financements et des partenaires est prévue pour 2023 et 2024. »

Gastronomie

La sobriété énergétique, d’une importance inédite cet hiver, n’est pas le seul argument de la marmite norvégienne. Cette méthode de cuisson qui prend son temps et respecte les ingrédients séduit aussi les gastronomes : « La cuisson lente préserve la saveur et la texture des légumes, la viande est fondante, les pommes de terre, par exemple, n’ont rien à voir avec celles cuites de façon traditionnelle. »

https://www.lanouvellerepublique.fr/deux-sevres/commune/puihardy/deux-sevres-le-bon-gout-d-economie-de-ses-marmites-norvegiennes

Contact : massimae@mailo.com, MNmassimae sur Facebook et Instagram ;